La chaussée romaine

13
juil

Avant de reprendre le cours de l’histoire de notre village un petit « encart » sur Bava, d’où commence notre chaussée romaine.

Celle-ci faisait partie d’un vaste réseau routier représenté sur la table de Peutinger(1).

Cette carte couvre tout l’empire romain et montre la route jusqu’en Chine.

D’un format particulier 6m de long et 30 cm de large elle est conservée à la bibliothèque nationale de Vienne (Autriche) Cette reproduction faite à la fin du XIIe siècle, d’une copie réalisée vers 350 dont l’original était encore plus ancien. La carte a été découverte au début du 16e siècle à Worms (Allemange), confiée à Konrad Peuntinger, contemporain d’Erasme qui la plublia.

« Bois de hêtre » Bagalum, nom de formation gauloise, Bavay est en réalité une fondation romaine née vers 20 avant J.C. de la réorganisation augustéenne, qui imposait l’existence d’un chef-lieu dans toutes les circonscriptions territoriales : il fut celui des nerviens, peuple célèbre pour sa valeur guerrière. Bavay, la « ville aux sept chaussées » est placée à un croisement routier important sur la grande voie entre Boulogne et Cologne, axe stratégique majeur que Rome a instalé très tôt après la conquête de la Gaule. La ville constitue un nœud d’où partent les voies qui la relient auc capitales des cités des peuples voisins (Amiens vias Arras, Tongres, Cassel, Trèves à l’est et Reims au sud) Bavay connaît un développement accéléré à l’époque Claudienne et sa période de prospérité maximale à la fin du IIe siècle.Après un grave incendie qui ravage une partie de la ville, l’équipement monumental est reconstruit et embelli.

Le déclin observé au IIIe siècle lié aux difficultés économiques générales, s’accompagne dès la deuxième moitié du siécle, dans le nord de la Gaule de troubles amenant le pouvoir impérial à renforcer les zones frontalières pour des raisons stratégiques.

Lors de l’invasion germanique de 275, la ville est assiégée et prise. Des travaux de fortification entrepris à l’extrême fin du IIIe siècle transforment le forum en citadelle, qui réutilise l’essentiel des maçonneries tout en détruisant l’enveloppe extérieure de l’édifice(rues, boutiques). Malgré tout, au début du IVe siècle Bavay perd son rang de chef-lieu de cité au profit de Cambrai. Les attaques barbares du début du Ve siècle marquent la fin de la ville antique.

Bavay… une ville à voir, pas si loin d’ici ±60 km, 50 minutes (en voiture évidemment). Et à pied, il y a deux mille ans : le premier jour Bavay à 2 km de Binche : 29 km « le vicus vogdoriacum » (waudrez) lieu d’étape, agglomération commerçante d’une certaine importance où se vendaient les produitss de l’industrie locale, on a découvert une grande habitation romaine avec implantation de bains, un puits de 3 mètres de dimètre et 14 mètres de profondeur. On a exhumé des monnaies, poteries, objets en fer, bronze, céraminque.

Une borne millénaire de l’époque d’Antonin (IIe siècle après J.C.) découverte à Péronnes-lez-Binche indique que l’on se trouve à 22 milles romains(1) de Bavay.

Deuxième jour : direction Liberchies, en passant par Péronnes, Morlanwelz-Mariemont, Chapelle-lez-Herlaimont et après une côte assez raide, nous voici à…Gouy, avec à notre gauche la ferme de Chaufour : 21 km.

Si l’on veut se restaurer, il faudra poursuivre sur ± 8 km à Liberchies où une agglomération et un relais routier sont implantés.

(1) La Table de Peutinger (Tabula Peutingeriana ou Peutingeriana Tabula Itineraria), appelée aussi Carte des étapes de Castorius, est une copie du XIIIe siècle d’une ancienne carte romaine où figurent les routes et les villes principales de l’Empire romain qui constituaient le cursus publicus. Ce document était également connu autrefois sous le nom de Table théodosienne (ou tabula theodosiana), nom qui fait référence à l’empereur Théodose. Elle fut découverte en 1494 dans une bibliothèque de Worms par Conrad Celtes. Elle porte le nom de l’humaniste et amateur d’antiquité Konrad Peutinger (1465-1547), qui la reçut en héritage de son ami Conrad Celtes en 1508. Bien qu’il fût dans les intentions de Peutinger de publier la carte, il mourut avant de mener à bien cette tâche.
La Table est composée de 11 parchemins conservés ; un douzième étant perdu. Ceux-ci sont assemblés pour former une bande de 6,82 m sur 0,34 m. Elle montre 200 000 km de routes, mais aussi l’emplacement de villes, mers, fleuves, forêts, chaînes de montagnes. La Table montre la totalité de l’Empire romain, le Proche-Orient et l’Inde, indiquant le Gange et Sri Lanka (Insula Taprobane), et même la Chine est mentionnée.

(2) Chaque pas représentant deux enjambées d’un soldat romain. Le mille romain mesurait ainsi environ 1.482 mètres